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Quand un service d’accueil de toxicomanes à l’hôpital se ressoude derrière sa directrice, délégitimée jusqu’ici

Un service d'accueil de jour pour des personnes toxicomanes au sein d'un hôpital est bloqué par un conflit entre une salariée et la cheffe du service. Nous intervenons auprès d'une assemblée qui réunit les salariés, dont la cheffe de service, un délégué du bureau et la directrice du service, qui est aussi co-directrice de l’hôpital et prochainement retraitée.

Derrière le conflit interpersonnel, l'analyse révèle un flou délétère sur le poste de cheffe de service, qui est occupé par une personne qui faisait partie de l'équipe. La création de ce poste ne s'est pas accompagné d'une autonomisation vis à vis de la directrice, qui dirige plusieurs services au sein de l’hôpital, dont celui-ci qu'elle a fondé. Il apparaît que la directrice garde la main et que la cheffe de service est cantonnée au rôle de relais, ou de paravent. Par ailleurs, elle a gardé un rôle sur le terrain aux côtés de l'équipe. Depuis 18 mois, les salariés s'adressent directement à la directrice.
Pendant l'intervention, l'équipe salariée et la cheffe de service examinent des propositions en tous sens, pour redéfinir, voire supprimer, ce poste intermédiaire. En parallèle, la directrice voit qu'en comblant les failles et en s'assurant en direct du bon fonctionnement des services, elle occupe la place de la cheffe de service. 

Plutôt que de focaliser sur le conflit interpersonnel, le travail d'analyse effectué a mis fin aux conditions de son émergence. Les fonctions des cheffe de service et directrice sont clarifiées, à la satisfaction de l'équipe, qui peut légitimer la cheffe de service dans ses fonctions. Le service gagne en autonomie vis à vis de la directrice, qui peut désormais préparer son départ à la retraite dans de bonnes conditions.