roxane zadvat

De l'industrie au théâtre, du col blanc au col bleu, j'ai expérimenté divers types d'organisation du travail et diverses positions dans ces organisations. Après des études de mathématiques, j'ai opté pour les énergies renouvelables, d'abord comme statisticienne au sein d'un bureau d'études, puis en bleu de travail et en hauteur, comme technicienne de maintenance en électromécanique. Mon intérêt pour le champ social m'a amené à quitter le monde industriel pour le théâtre. De la régie, je passe sur scène, puis j’anime des créations collectives. En découvrant la pratique de l’intervention en socianalyse, je remets un pied dans le théâtre du réel.

Anthony Brault

J'ai conçu de nombreux dispositifs de débats, d’abord dans des colonies de vacances puis dans des espaces publics. J’ai importé beaucoup de ces méthodes au sein de la coopérative Le Pavé que j’ai co-fondé en 2007 et dont j’ai été membre jusqu’à sa dissolution en décembre 2014, suite à une socianalyse. J’ai mené depuis un travail de recherche sur les pratiques d'intervention dans le champs de l’éducation populaire, aboutissant en 2019 à un Diplôme des Hautes Études en Pratiques Sociales. Cette recherche m'a donné l'opportunité d'étudier l'analyse institutionnelle. Et j'ai conduit en parallèle des interventions socianalytiques depuis 2015.

Magali Arnould

J'ai longtemps été partagée et divisée entre un travail intellectuel et un travail artistique. Quand mon activité est artistique ma raison crie famine ; quand je mène un travail plutôt réflexif, mon expression sensible est entravée. Ces deux rapports au monde, ces deux activités singulières, ces deux postures me semblaient impossible à conjuguer, voire même plutôt opposés, jusqu’à ce que je rencontre l'analyse institutionnelle et ses applications. Les dispositifs que nous mettons en place font appel à des techniques que j'ai pu aiguiser, aux exigences et à la rigueur propres à ces deux processus de production.

Emmanuel Esser

Mon parcours m’a fait passer de la méditation dans la tradition tibétaine vajrayana, à l’éducation populaire, en passant par la programmation neuro-linguistique, l’entraînement mental, la danse des 5 rythmes, la biomécanique et l’analyse institutionnelle. Passionné par les théories intégrales et leurs applications, je suis à la recherche de manières d’articuler transformation intérieure et transformation sociale de manière intègre, sensible.

Une équipe

Anthony, Emmanuel et Magali se rencontrent en 2014 à Bruxelles lors d'une formation à la conférence gesticulée. Une première aventure collective, nommée La Volte, les réunit - ainsi que quelques autres - pour s'autoriser des hybridations de pratiques et des incursions en territoire inconnu : du théâtre-action à l'entraînement mental, de la spirale dynamique à la socianalyse. Pour ces trois-là, l’analyse institutionnelle prend petit à petit de plus en plus de place. Roxane participe à une formation à la socianalyse organisée par La Volte au début de l'année 2018. 

Nos singularités de parcours nous amènent dans ces mêmes années à quitter le salariat à durée indéterminée et à sortir du champ socio-culturel pour embrasser le grand monde du travail. Nous conduisons plusieurs interventions ensemble et constatons un même appétit pour l'analyse collective, un même goût pour l'auto-dérision et une même adhésion au postulat de l'égalité des intelligences.

Nous choisissons au printemps 2020 de monter une activité collective autour de la conception et de la conduite de dispositifs tirés de l'analyse institutionnelle : La boîte noire.

Un réseau

Anthony Brault organise régulièrement à partir de 2015 des formations aux outils de l'analyse institutionnelle avec Patrice Ville et Christiane Gilon, qui sont alors les seuls praticiens encore en activité de la socianalyse. L'idée est de reconstituer un réseau de praticiens, pour faciliter l'appropriation de cette méthode d'intervention. Notre travail est en adéquation avec les principes de la recherche-action, nous partons de nos expériences et travaillons à la théorisation de nos pratiques. Chaque intervention est discutée, supervisée ou intervisée (entre pairs) ; une fois par an l'ensemble du réseau se réunit afin d'élaborer théoriquement les questions qui traversent les praticiens. Notre activité a aussi pour ambition de produire des connaissances, à partir de nos interventions, sur des questions sociétales plus larges.

Ce réseau compte actuellement une quarantaine de personnes en France, en Belgique et en Italie, dont certaines sont organisées au sein de structures associatives ou coopératives.