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Quand un consortium d’innovation sociale en recherche-action renonce à des financements de poste pour mieux se développer

Le coordinateur d'un projet d'innovation sociale fait une demande de formation pour son équipe autour de la communication non violente et des outils de gouvernance partagée et d'intelligence collective. Au cours d'un premier entretien, il fait part de ses difficultés à assurer la coordination de l'équipe. Nous proposons une intervention socianalytique, qu'il accepte rapidement.

Le projet consiste en un atelier d'artisanat destiné aux habitants du quartier, avec des matériaux de récupération locale. Le financement, public, est réparti vers trois organisations partenaires qui mettent leurs salariés à disposition pour le projet. Au sein de l'équipe, se côtoient des artisans expérimentés, des chercheurs universitaires, des animateurs socio-culturels et des professionnels de l'économie sociale et solidaire. 

La viabilité économique du projet est en tension avec sa dimension sociale. L'implication des habitants du quartier n'est pas immédiate. Elle demande beaucoup d'énergie et les retours sur investissement ne sont pas financiers.

L'analyse révèle que le poste de coordinateur n'est pas financé à hauteur de ce qui était prévu. Son employeur ne lui permet pas un temps de présence suffisant pour coordonner l'équipe. Les demandes de l'équipe du projet ne rencontrent pas la volonté de l'organisation employeur du coordinateur. 

Notre intervention aura permis à ce partenaire de se retirer du projet, et à l'équipe de prendre le temps de s'organiser de manière ouvertement autonome, en articulant de manière plus explicite les enjeux de viabilité économique et d'ancrage dans le quartier.